AGORAMANIA : des grands espaces de Provence à la wilderness d'ailleurs
Des +6400 m de Bolivie aux -400 m de Jordanie, des monastères perchés des Météores aux églises troglodytes d'Abyssinie, des mosquées d'Ispahan aux dômes nervurés de Samarcande, du sable blanc du Nouveau-Mexique aux pitons gréseux du Hoggar...
Le 11 novembre 2017
Soirée de balade vers la calanque du Puits (orthographiée aussi Puy) et son incroyable rocher de calcaire, grès et conglomérat en taches de léopard ou nappage entremêlés. Le soleil qui se couche à cette époque de l’année derrière l’îlot de la Grande Mona vient sublimer ce rocher atypique, avec en prime ce jour un crépuscule particulièrement color(is)é !
Le 2 novembre 2017
Balade dans la dernière portion de littoral de la côte bleue qu’il me restait à explorer, autour de la calanque du Puy à Ensuès-la-Redonne. Un beau bouquet final, avec une randonnée agrémentée de quelques passages d’escalade ludique, sauvage sous les maisons qui dominent de quelques dizaines de mètres les falaises et criques côtières, et surtout particulièrement esthétique sur une géologie exceptionnellement insolite et variée.
Les falaises à l’est de la Madrague de Gignac offrent déjà des falaises bigarrées, de l’orange au noir en passant par le rouge, un mélange de marnes et de grès plus ou moins oxydés caractéristique du littoral d’Ensuès. Vers l’ouest le port de la Madrague bloque le passage en bord de mer, qu’on peut rejoindre plus tard par une sente qui descend de la route vers une crique étroite ceinturée de falaises déversantes, de grès à l’est et de conglomérat à l’ouest. Le seul passage possible se fait par un boyau vertical à travers la nappe déversante de conglomérat, un petit pas de 5 athlétique au départ puis on rejoint à travers poudingue, grès et couche de cristaux la sortie de la grotte sur de grandes dalles de calcaire. Encore un nouveau paysage avec ce calcaire agrémenté de bassins circulaires dominé par une nappe de conglomérat qu’on peut franchir par un court dévers en 5. On rejoint alors la petite calanque du Puy et sa falaise en couches de grès stratifiées qui peut se contourner par des vires à droite. Le (grand) spectacle atteint peut-être son apogée avec du conglomérat fin en coulées sur des dalles de calcaire creusées de bassins circulaires, une géologie variée et délirante qui rappelle celle du Bau Rouge près de Toulon.
Même si les falaises manquent un peu d’ampleur et que les maisons ont trop essaimé à leur sommet, c’est au final une randonnée (agrémentée de courts pas d’escalade, soit en anglais du scrambling) côtière insolite et méconnue dans une géologie totalement exceptionnelle et esthétique, sans doute parmi les plus belles de la région !
Le 15 octobre 2017
Itinéraire : lac des Monges – col de Clapouse – le Tourtoureau en aller-retour
Après la montée sur la crête de Géruen la veille, retour dans le massif des Monges, cette fois sur le versant ouest du point culminant au départ du lac des Monges. Celui-ci s’atteint par la vallée d’Esparron-la-Bâtie, d’abord une route qui franchit une clue et longe du beau rocher rouge rappelant les gorges du Cians, puis une longue piste qui remonte la vallée sur plusieurs kilomètres à travers la forêt des Monges. On poursuit alors sur le GR 6 par une piste qui se transforme en sentier étroit à travers des feuillus en plein incendie automnal, avant de passer sous le col de Clapouse dans d’immenses alpages à vocation pastorale et bien taillés par les moutons en estive. On évolue donc dans de grandes prairies aux herbes rases adossées à des sommets aux formes douces, qui évoquent des images de Mongolie ou d’Outre-Atlantique, et constituent sans doute un terrain de jeu idéalement dessiné pour le vélo de montagne. On peut ensuite rejoindre aisément les sommets du Tourtoureau et de Clot Ginoux vers le nord, qui offrent des vues panoramiques de l’Estrop au Dévoluy en passant par les Ecrins, et surtout des vues plongeantes vers le vallon du Val-Haut et ses feuillus aux couleurs fauves tranchant sur le noir des robines et le vert des pinèdes.
Au final un beau week-end de randonnées en moyenne montagne, aux couleurs automnales en forêt et estivales dans le ciel, avec au soleil des températures dignes du plein été !
Le 14 octobre 2017
Itinéraire : col de Font Belle - crêtede Géruen par le GR 6 en aller-retour
Week-end de balades dans le massif des Monges à l’extrémité occidentale des Préalpes Dignoises, entre Sisteron et Serre-Ponçon, un massif uniquement parcouru à skis dans sa portion orientale à l’hiver 2010. C’est une fois de plus une belle découverte que cette moyenne montagne peu connue et peu fréquentée, et donc sauvage à souhait. De grandes forêts et d’immenses alpages accessibles par de longues pistes non bitumées au-dessus de villages isolés au-dessus de clues, de la wilderness comme on en voit pas souvent en France !
En ce premier jour on part du col de Font Belle après le village d’Authon, atteint par une très jolie route qui remonte un fond de vallon encaissé puis passe à flanc au-dessus de robines, l’occasion de découvrir au passage les inscriptions romaines de la pierre écrite juste à l’amont de la clue éponyme et les magnifiques tableaux d’automne juste avant le village. Au départ du col de Font Belle la montée à la barre de Géruen se fait sur un sentier progressant en lacets à travers une pinède parsemée de feuillus, quelques érables apportant la touche la plus colorée. On atteint ainsi la crête sommitale et sa vue panoramique, des Ecrins à l’Estrop, au-dessus des robines mêlées de forêts en contrebas sur l’adret, sans avoir croisé plus d’une poignée de randonneurs, de la sauvagitude des Préalpes dignoises…
Les 2 et 3 octobre 2017
Week-end de début de semaine ([sic]) à Porquerolles (peu) au large de la presqu’île de Giens, en ce début de mois d’octobre où la température de la mer a bien remonté depuis les nombreux épisodes de mistral et de fraîcheur du mois de septembre. Premier séjour sur Porquerolles de mon côté, après près de 10 années passées à Marseille,il est vrai que cette île située dans le parc national de Port-Cros offre un environnement de plages et de forêt méditerranéenne préservés comme jamais sur le continent.
On y trouve côté nord de longues plages de sable fin, bordées côté mer de fonds peu profonds couverts d’herbiers de posidonie e,t côté terre d’une riche forêt méditerranéenne de chênes verts et liège, arbousiers, pins et eucalyptus. La côte nord étant protégée de la houle du large par la configuration fermée de la baie formée par la presqu’île de Giens, le cap Bénat et les autres îles du Levant, leurs racines atteignent parfois la côte et ses banquettes de posidonie, donnant aux plages de Porquerolles leur spécificité. Les plages d’Argent et de Notre-Dame gagnent ainsi leur caractère presque caribéen : des eaux à la transparence exceptionnelle accentuée par le sable blanc, et de longs croissants de sable adossés à la forêt de chênes. On y plongera en masque et tuba pour y trouver de fonds globalement pauvres en faune, à l’exception de grandes nacres et syngnathes découverts dans l’herbier (bien endommagé par les plaisanciers), mention spéciale pour le second, drôle de poisson allongé de la famille des hippocampes parfaitement camouflé parmi les feuilles de posidonie !
Côté sud au large, le littoral plus haut et découpé présente des escarpements de gneiss aux veines cristallines entrecoupés de quelques étroites calanques plus sauvages que les grandes plages touristiques au sud.
L’autre attrait de Porquerolles réside dans la quasi-absence de véhicules à moteurs, l’île étant au contraire parfaitement adaptée au VTC ou VTT de par son sol majoritairement non pas rocheux mais terreux, et la présence de nombreuses routes non bitumées et sentiers. Pas ou peu de bruits de moteurs donc, pas de construction hormis dans le port-village, une Méditerranée d’avant l’urbanisation encore bien préservée, et au tourisme un peu élitiste dans une île où le bivouac est interdit et où le moindre-hôtel se monnaie au prix fort…
Le 10 septembre 2017
Balade d’une demi-journée dans les gorges de la Cause, au-dessus du Tholonet sous le barrage Zola. Et bien c’est une très jolie balade que cette randonnée officiellement interdite depuis 10 ans, dans des gorges courtes (guère plus de quelques centaines de mètres) mais bien encaissées entre des falaises de conglomérat de calcaire, et au fond desquelles coule un torrent permanent alimenté par les lacs des retenues de Bimont et Zola. On y trouve donc un environnement rare dans la Provence… non verte, truites et libellules à profusion, dense végétation des milieux humides, entre plusieurs restes de constructions humaines dont un aqueduc de l’époque romaine. On remonte alors un canal aménagé dans ce cadre luxuriant, une sorte de levada incongrue dans l’aridité des versants sud de la Sainte-Victoire, avant de parvenir à une grande vasque ceinturée de falaises. De là on peut soit progresser dans le cours même du gours, dans une profondeur généralement inférieure au mètre, ou utiliser le semblant de via aménagée rive gauche, un ensemble de troncs suspendus par des cordes et de marches métalliques qui permet de progresser juste au-dessus de l’eau, au sec donc mais sur des installations non maintenues à la solidité sans doute aléatoire (on en sera quitte au pire pour un petit bain). On quitte ensuite le lit du torrent par une escalade facile mais un peu exposée avant de redescendre par un bel escalier taillé dans la roche au barrage qui marque l’extrémité amont de l’encaissement. Un parcours ludique, esthétique et atypique dans un environnement de petit canyon en oasis de fraîcheur et de verdure, à refaire en pleine saison chaude pour profiter des jeux aquatiques, bref une des balades incontournables de la région marseillaise.
Les 22 et 23 juillet 2017
Week-end sur les rivages d’Ensuès-la-Redonne, sous l’eau en masque et tuba et au-dessus en deep water solo entre Méjean et l’Erevine. Au-dessus des gorgones, de l’herbier de posidonie et des bancs de saupe les falaises maritimes situées juste à l’est de la calanque de Méjean offrent une géologie exceptionnelle dans une combinaison de grès alvéolé, calcaire décoré de filons d’aragonite et conglomérat de fossiles : d’innombrables grottes marines ou non, traversantes ou non, d’énormes morceaux d’aragonite, des inclusions de roches multicolores, des failles rocheuses insondables, une poubelle géologique façon falaises soubeyrannes mais au niveau de la mer et de dimensions plus modestes.
Le 8 juillet 2017
Poursuite de l'exploration du rivage d'Ensuès, cette fois-ci au petit Méjean en face de la plage de Figuières. Encore une très jolie crique aux eaux translucides et aux bords colorés par le mélange de marnes et de grès.
Les 17 et 18 juin 2017
Demi-journées à la découverte des criques d’Ensuès-la-Redonne, parfois désertes en ce week-end aux allures estivales avec la fermeture de la route aux non-résidents. La côte près de la Redonne offre donc des plages sauvages dans la magnifique géologie des lieux, mélange de grès, calcaires, marnes et fossiles travaillés par l’érosion pluviale et maritime, au final des formes et des couleurs souvent étonnantes qui peuvent rappeler les falaises soubeyrannes un peu plus à l’est…
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la carte interactive d'ailleurs
les rapides salés de Skookumchuck
kayak de mer sur la Sunshine Coast
dans la rainforest de Squamish
Sky Pilot Mountain, au-dessus des fjords du Pacifique à skis
les villages perchés médiévaux de la Nervia
ski de printemps à Nice, du Gélas au Grand Capelet
dans les cistes du Vallon du Bon Jean
dans les coronilles et mauves royales du Cap Sicié
le toit branlant sans la sans retour