Le 5 novembre 2023

Voie "la traversée du lézard hypnotique", 6 longueurs, équipé, 6b max

6b (1 pas)/6a+/5c/6a/5b/5b+

Retour sur cette voie découverte 10 ans plus tôt, un itinéraire exclusivement en traversée où l’on peut lézarder au soleil du matin hypnotisé par le panorama qui couvre les falaises blanches des calanques de Sugiton à Castelvieil et les rouges de Cap Canaille. On y grimpe de la gauche vers la droite sur une longue strate calcaire, dans une escalade soutenue dans le 5c/6a – avec quelques pas de 6a+/b -  sur les 4 premières longueurs. Même si l’on trouve un peu de végétation et si la hauteur reste faible, on profite d’un calcaire adhérent à gouttes d’eau et d’une escalade atypique – quoique pas tant dans les calanques autant à placements qu’à bras.

Le 28 octobre 2023

Voie "papy fait de la résistance", 8 longueurs, équipé, 7b max

5b/6a (1 pas)/4b/6a+ (1 pas)/7b/7a/6a/4a

Parcours d’une voie récente de Cap Canaille au secteur sémaphore, et dont le départ se situe juste au sud de celui de « attraction désastre ». C’est une belle ligne bien équipée, inhabituellement facile sous la vire Philémon (juste un pas de 6a) mais dans une géologie détritique comme toujours exceptionnellement colorée et sculptée : calcaire et grès dans un mélange improbable de tablettes, cheminées presque fermées, gargouilles, bouffigues, le tout creusé de niches et d’alvéoles. L’escalade devient plus technique au-dessus de la vire supérieure, et la géologie encore plus délirante avec notamment une coulée de calcite découpée en grands cristaux triangulaires plaquée sur le calcaire blanc, au-dessus d’un énorme toit de conglomérat marron et entre les zébrures d’inclusions de grès ocre.
Si l’on ne terminera pas la voie ce jour, vu un départ tardif et une cinquième longueur en artif probablement laborieuse pour des grimpeurs qui ne sont pas dans le 7, on reviendra bientôt sur ce très bel itinéraire au caillou particulièrement fantasmatique.

Le 26 octobre 2023

Dernière grotte du séjour – et pas la moindre – celle de Sa Cova Tancada, une cavité située sur la péninsule du Cap des Pinar non loin de la plage de Coll Baix. On y accède par une petite heure de marche sur un sentier bien aménagé sur sa portion finale en balcon au-dessus de la mer. Les velléités non concrétisées d’aménagement touristique de la grotte ont conduit à creuser ce sentier dans les barres rocheuses, et à construire un cheminement dans la grotte longue de plus d’une centaine de mètres, et constituée de plusieurs salles dont une immense richement concrétionnée, notamment en méduses et colonnes de plus de dix mètres de hauteur. Bien que les concrétions les plus petites et accessibles aient été presque toutes endommagées, c’est une cavité rarement impressionnante et esthétique pour un accès aussi rapide et facile, sans verticale imposant la corde ou châtière des contorsionnements. 
La proximité de la plage sauvage de Coll Baix permet de compléter par le monde sous-marin cette virée souterraine, avec notamment de nombreux crabes plats des oursins aperçus en snorkeling, comme aux Antilles 3 ans plus tôt…

Le 24 octobre 2023

Retour dans cette grotte découverte en 2016 et accessible après une petite heure de marche et un puits de 3 mètres qui nécessite une remontée sur corde au retour. Malgré l’endommagement des concrétions les plus accessibles, c’est superbe et atypique avec ce grand lac d’eau de mer sur fond de sable blanc dominé par de nombreuses méduses, chandelles et draperies, dans des couleurs variant du blanc à l’ocre, un festival spéléologique de formes et de couleurs qui justifie pleinement d’emporter entre autres bout de corde et poignée autobloquante !

Le 22 octobre 2023

Première journée d’un second voyage à Majorque après celui de 2016, avec toujours la ville de Pollença en campe de base, à la (re)découverte entre autres des innombrables et belles grottes, marines ou non, de cette île karstique aux allures de petit paradis pour spéléologues. 
La côte entre Porto Cristo et Porto Colom regorge de cavités richement concrétionnées et souvent reliées à la mer ou dotées de lacs souterrains, un superbe mélange d’eau et de spéléothèmes avec de plus des accès souvent faciles quand ils n’ont pas été volontairement fermés par les propriétaires fonciers. Souvent mais pas toujours car le court siphon d’accès à la Cova des Coloms visitée en solo et sans topo en 2016 s’avèrera ce jour bien trop délicat pour un enfant avec une mer agitée qui y conduit à une visibilité nulle dans une eau saturée en sable et posidonie et de forts courants. La nage de 500 mètres n’aura tout de même pas été vaine au-dessus d’une raie pastenague qui s’est laissée longuement observer, et puis on se consolera dans les très belles grottes voisines. On profite d’accès terrestre plutôt aisés dans des cavités richement concrétionnées même si évidemment un peu dégradées, stalag.x.ites, draperies, choux fleurs au-dessus de lacs intérieurs exigeant le port de la néoprène, mais aussi un magnifique plafond de fistuleuses, certaines atteignant et même dépassant la surface de l’eau dans la seconde grotte, des concrétions rares pour une cavité horizontale qui peut se découvrir sans statique !