AGORAMANIA : des grands espaces de Provence à la wilderness d'ailleurs
Des +6400 m de Bolivie aux -400 m de Jordanie, des monastères perchés des Météores aux églises troglodytes d'Abyssinie, des mosquées d'Ispahan aux dômes nervurés de Samarcande, du sable blanc du Nouveau-Mexique aux pitons gréseux du Hoggar...
Itinéraire : la Favière - cabane de Chanabaja - collu est de la Montagne de Mourréen - arête nord-ouest de la crête de Chabaud - crête de Chabaud - Sangraure - Grande Tête des Gouesses - baisse de Chanabaja - sommet du Caduc - arête nord-ouest du Caduc - la Favière
Sommet : 2650 m au Caduc
Dénivelée : 1850 m (1250-2000-1900-2000-1900-2000-1900-2550-2450-2500-2450-2650-1250) sur environ 23 km
(Demi) Journée de randonnée sportive dans les Préalpes dignoises, l’objectif étant de découvrir la longue crête (plutôt une arête large, hormis sur la bien-nommée crête de Chabaud) située entre le Mourre de Simance et le sommet du Caduc, un mélange de prairies, de blocs de grès et de marnes noires (les « robines ») comme souvent dans la réserve géologique de Haute-Provence.
On ne croisera évidemment personne dans ce massif (heureusement) dédaigné des randonneurs à pieds ou à skis, par contre beaucoup de planeurs en tôle, toile de parapente ou plumes (vautours et gypaètes), un ongulé… et une femelle lagopède avec ses petits dissimulée dans les herbes hautes… pile sur le sentier, seuls autres bipèdes rencontrés avec les bergers montés avec leurs brebis et patous ce jour à la cabane de Chanabaja.
Un jour après s’être mis au frais en kayak et plongée sur la côte bleue, un beau contraste dans cette virée sportive sur les crêtes bien ventilées de Haute-Provence !
entre la cabane de Chanabaja et le collu est de la Montagne de Mourréen, vue sur les crêtes à parcourir et recharge d'eau (environ 5 litres bus sur cette demi-journée...), après une montée à 900 m/h sur les 700 premiers mètres
départ du ravin du Jet des Eaux vers l'arête nord-ouest de la crête de Chabaud
sur le fil de marnes de la crête de Chabaud (corde inutile avec le pied montagnard)
vers le Serre Long sur la longue crête sud-nord Mourre de Simance - Caduc
au sommet du Caduc
sur l'arête nord-ouest du Caduc
retour au-dessus de la cabane de Chanabaja, vue sur les crêtes parcourues, juste avant de déranger par mégarde une femelle lagopède et ses petits
Retour à l’ouest immédiat de La Redonne, là où la côte bleue prend sa géologie la plus insolite et esthétique avec son mélange de marnes grises et oranges, de calcaire et de conglomérat à la granulométrie variable. On y trouve notamment deux grottes marines sous la forme d’arches naturelles qu’on peut traverser en kayak par mer calme, plus à l’ouest une côte de calcaire blanc traversé de nappes de poudingue fin marron – un air de supplément caramel et cacahuètes ! – puis un îlot de conglomérat grossier aux allures de torpilleur avec ses tours à chaque extrémité, bref un cadre aussi esthétique que ludique pour caboter.
On profitera ce jour de conditions idéales après plusieurs jours de (petit) mistral, mer un peu rafraîchie mais encore à température confortable – 23°C, et excellente visibilité tant au-dessus de l’eau que dessous, l’occasion d’admirer facilement la riche vie marine fixée ou non : castagnoles, blennies, saupes, gorgones, dentelles de Neptune, coralligène, girelles paon…
dans les grottes des martinets proches de la Madrague de Gignac
vers la calanque du Puy et sa magnifique géologie de grès et conglomérats fins
sur le torpilleur de la côte bleue, l'îlot de la Grande Mona
sur la côte
10 cm en-dessous de la ligne d'eau
1 mètre en dessous de la ligne d'eau, castagnoles, blennies, girelles paons...
5 mètres en-dessous de la ligne d'eau, polypes déployés sur gorgone et dentelle de Neptune
Quelques d'avion du vol Marseille - Londres du 27 juin 2022, avant le retour terrestre multimodal (train - tube - train côté Angleterre - ferry - côté France taxi - TGV - métro - TGV - bus - voiture ) les 30 juin et 1er juillet !
le Cap Gris-Nez
la City de Londres puis Westminster et Big Ben à gauche de la Tamise
J1 : abbaye de Laverq - Plan Bas - sentier est des Eaux Tortes (via ravin des Lausas) - les Eaux Tortes
Dénivelée : 700 m de montée (1550-2250), mais 5 km de plat au départ
J2 : les Eaux Tortes - col de Vautreuil - (ex) Glacier de la Blanche - les Eaux Tortes - sentier ouest des Eaux Tortes (via cabane de la Séléta) - Plan Bas - abbaye de Laverq
Dénivelée : 400 m de montée (2250-2650)
Retour sur ce versant nord de l’Estrop découvert en octobre 2014, sauvage et superbe avec ses zones humides aux allures de pozzines disséminées entre les monolithes et grandes dalles de grès d’Annot aux allures de granite. C’est décidément un beau sommet sur toutes ses faces que le culmen des Préalpes Dignoises, face sud déjà skiée en 2017, face nord randonnée (et volée pour 1 autre !) en 2014, face sud-ouest canyonée en 2015 avec son canyon, de Male Vesse de grande ampleur.
Les Eaux Tortes offrent un décor de tourbière où le marais parsemé d’îlots de végétation dessine un délicat entrelac où canaux d’eau et verdure se mélangent pour le plus grand plaisir des yeux, une petite oasis de verdure blottie dans le versant nord de l’Estrop, sous l’ancien Glacier de la Blanche dont les moraines frontale et latérale sont encore bien visibles. On peut y observer une riche flore, dont de rares linaigrettes, de nombreuses grenouilles rousses et d’encore plus nombreux moustiques, surtout actifs le soir (tente « mosquito proof » indispensable pour le bivouac). Les alpages en amont – avec notamment rhododendrons en début de floraison et plus tard myrtilliers en fruits, et la forêt domaniale en aval - avec notamment lys martagons en fleurs et plus tard framboisiers et fraisiers en fruits, ne sont pas en reste pour distraire les yeux et (bientôt) les palais. Par contre et comme craint, l’enneigement des lieux confirme son exceptionnel faible niveau, avec pour seuls rares et petits névés la neige restant de l’hiver… 2021, des conditions donc pires qu’en fin de saison d’ablation en septembre ou octobre. Dire que certaines années (comme 2018 récemment) à la fin juin l’enneigement reste encore continu des Eaux Tortes au sommet !
Un superbe décor, rare et esthétique, pour cette première véritable sortie bivouac, et une confirmation que le sac de 45 litres peut emporter deux duvets, tapis de sol et une tente deux places...
J1 : départ de l'abbaye de Laverq par la piste
J1 : riche flore vers Plan Bas...
J1 : ... et faune également colorée (c'est encore le printemps !)
J1 : les grandes dalles de grès d'Annot caractéristiques des lieux
J1 : simili voie romaine et premières mares sur le sentier de découverte
J1 : arrivée aux pozzines des Eaux Tortes
J1 : "corvée" d'eau et dîner face à la Grande Séolane
J2 : au réveil
J2 : balade botanique et panoramique dans la tourbière, les tentes visibles sur l'avant-dernière photo
J2 : montée au col de Vautreuil, des cumulus aux altocumulus
J2 : parterres fleuris vers le col de Vautreuil
J2 : feu le Glacier de la Blanche, qui n'est même plus un glacier noir ou un glacier rocheux comme il semblait encore l'être en 2014, une menace pour l'alimentation estivale de la zone humide des Eaux Tortes ?
J2 : derniers regards vers les Eaux Tortes et leurs grès d'Annot
J2 : lys martagon dans la forêt domaniale de Laverq
J2 : fleur d'aubépine
J2 : des fleurs partout jusqu'à l'ancienne maison forestière de Plan Bas
Retour sur cette jolie crique de la côte bleue entre le Resquiadou et La Vesse, malheureusement de plus en plus fréquentée, notamment par les slackliners qui y ont installé pas moins de 3 sangles ce jour, ambiance tramway sous le plafond de câbles !
Avec la mer chaude et pas trop agitée, c’est l’occasion de traverser en deep water solo depuis le Cap Méjean jusqu'à la "petite grande voie de la côte bleue", quelques centaines de mètres d’escalade… et de nage le long du trait de côte, sur la géologie exceptionnellement variée de la côte bleue orientale, calcaire orange sculpté en damier ou blanc à gouttes d’eau, fossiles, trottoirs d’algues incrustantes (fragiles), arches et grottes marines à profusion… Pas facile souvent par contre de remonter sur le rocher avec les bases des falaises littorales creusées par les vagues, et donc de petits dévers à surmonter sur un rocher aux allures de rasoir découpé par l’érosion marine, avec de plus le déséquilibre des vagues qui se sont levées à gérer !
Le retour pédestre par le sentier littoral sera plus facile et moins agité !
un des passages par des arches naturelles au début de la traversée
Voie "les leaders", équipé, 4 longueurs, 6b max (+ 2 longeurs d'approche sous la vire de départ, ce jour par la grotte du Capelan)
A mon sens 6b/6a+/6a/5c+ (soutenu)
Retour sur la face nord-est du Bec de Sormiou, une valeur sûre de la grimpe estivale à l’ombre dès la fin de matinée, et pile au-dessus de la mer qui garantit souvent un peu de fraîcheur. Le matériel de plongée apnée est cette fois de sortie, l’occasion de découvrir une jolie grotte marine juste à l’ouest du Cap Redon et de revisiter les parois bariolées des tombants ombragés.
Après une traversée en escalade et tire-clous d’une grotte du Capelan particulièrement poisseuse avec ce vent de sud, on ira grimper les quatre longueurs des « leaders », un itinéraire varié et soutenu dans le 6a, voire (beaucoup) plus dans une première longueur raide, athlétique et technique, avec partout et toujours ce calcaire particulièrement blanc caractéristique de Sormiou. L’ombre et le petit vent de sud garantiront une température idéale pour l’escalade en ce jour pourtant de canicule historique sur les trois quarts de la France !
dans la jolie grotte marine proche du Cap Redon avec son plancher sous-marin percé de nombreuses ouvertures circulaires, ludique pour les apnéistes
la décoration des tombants à l'ombre, éponges, anémones encroûtantes...
quelques dizaines de mètres plus haut, dans la grotte du Capelan (particulièrement poisseuse ce jour)
la petite grande voie de la côte bleue, 3 longueurs, équipé, 6a max
5b/5a/6a (1 pas)
Nième retour en soirée sur ce joli itinéraire de la côte bleue entre Méjean et l’Erevine, qui vaut par son sentier d’accès panoramique face à la rade de Marseille, son ambiance maritime à fleur d’eau dans les 2 premières longueurs en traversée, la très belle escalade de la troisième et dernière longueur en dalle fissurée puis à aplats suspendue au-dessus de la mer, et un rocher exceptionnel en calcaire à cannelures avec inclusions de fossiles et de strates cristallisées. Beaucoup d’atours pour beaucoup de détours de mon côté !
sur les cannelures de L1
le rocher du coing : fossiles , plaques cristallisées...
Plongée méridienne au Jaï, dans des eaux chaudes – plus de 25°C – mais encore claires - du moins tant que le vent ne se lève pas – grâce aux faibles rejets de l’usine de Saint-Chamas et à la pluviométrie scotchée à zéro depuis des semaines. Les fonds sablonneux ou vaseux du Jaï manquent souvent d’herbier pour y trouver les hipocampes de retour dans l’étang de Berre, et on y observe plutôt palourdes et escargots au niveau des fonds… une prolifération de cnétophores (groseilles de mer), aux allures de méduses… mais non urticants !
ponte de poissons et blennie camouflée
les habitants les plus nombreux : palourdes et leurs prédateurs escargots
« Bientôt dans vos kiosques » un article sur le ski de randonnée autour d’Athènes - une belle destination de ski découverte en février 2022 - sur l’île d’Eubée, en Béotie ou dans le Péloponnèse, avec en guise de fil d’Ariane… la Mer Egée, ses bras de mer et ses golfes presque fermés sous les spatules !
« Comment ça, tu vas skier en Grèce ? » Si vous ne déclenchez pas l’incrédulité chez vos ami(e)s, c’est que des railleries dans la veine : « mais pourquoi pas de la plongée sous-marine au Tibet ou de la cascade de glace en Egypte ? » - vont bientôt crépiter !
« Mais oui en Grèce, juste au-dessus de la Mer Egée ! » Là vos ami(e)s pourraient vous accuser d’abuser de vos réserves de génépi… et pourtant nul besoin d’aide psychiatrique et de camisole de force malgré vos annonces fracassantes et ce coup de grâce : les montagnes grecques réservent effectivement du ski à l’ambiance maritime !
L’hiver grec n’est pas ce qu’on imagine, et si vous pensiez siroter un ouzo sous un olivier les doigts de pied en éventail, vous vous fourrez le bâton dans l’œil jusqu’à l’ARVA. La Russie n’est pas loin au nord-est de la Grèce, le froid sibérien non plus, à peine mis à distance par les Mers Noire et Egée, assez grandes pour protéger la péninsule hellénique des chars de Poutine, mais pas pour la couper des flux de nord-est synonymes ici de froid et de neige, parfois jusqu’à… l’Acropole au cœur d’Athènes !
Le mont Dirfi du haut de ses petits 1700 m peut en témoigner : moins élevé qu’un Môle pour les habitants de la vallée de l’Arve, qu’un Pravouta pour un Grenoblois, ce sommet situé à la latitude de la Sicile a vu ses derniers névés fondre au début des mois de … juillet 2017, 2019 et 2020, pour ne citer que les cinq dernières années.