AGORAMANIA : des grands espaces de Provence à la wilderness d'ailleurs
Des +6400 m de Bolivie aux -400 m de Jordanie, des monastères perchés des Météores aux églises troglodytes d'Abyssinie, des mosquées d'Ispahan aux dômes nervurés de Samarcande, du sable blanc du Nouveau-Mexique aux pitons gréseux du Hoggar...
Premières voies de ce Pont de l’Ascension passé en Lozère, dans les gorges de la Jonte célèbres pour leurs curieuses formations géologiques à base de dolomie. On trouve de la dolomie près de Marseille, sur les massifs de la Nerthe, de l’Etoile (au sud du Pilon du Roi par exemple) ou dans les calanques (au-dessus de la Muraille de Chine), où elle forme des chicots de calcaire qui s’extirpent de la garrigue, mais c’est dans les gorges de la Jonte qu’elle a donné naissance à de véritables monolithes, petits (les vases de Chine ou de Sèvres) ou grands (la Roche Décollée).
L’escalade s’y pratique depuis plusieurs décennies et peut rappeler le Verdon - à échelle réduite - avec les vautours – réintroduits là aussi- qui survolent les grimpeurs… et l’escalade parfois engagée (points souvent distants). Qui plus est, il faut ici prendre du recul sur les cotations parfois sévères, même dans les classiques historiques comme « pégase », où, au départ de L2, on est bien loin du 5c annoncé, en tout cas en cotations modernes (mais il doit être possible de passer en A0).
Les trois classiques parcourues offrent donc une belle escalade avec une compacité du rocher et une raideur inhabituelles pour la cotation, mention spéciale pour le dièdre final du révérend et la seconde longueur de « pégase », le tout avec un équipement correct.
le village de Peyreleau
approche vers la voie de "l'arête"
la voie de l'arête, un rocher rarement compact pour du 4b/4c
la voie du révérend, une belle classique et un très beau dièdre final
vue vers les secteurs "cathédrale" et "roche décollée"
la voie "pégase", encore raide et compact pour du 5
Après différentes sorties ponctuelles autour de l’Etang de Berre, c’est le jour J pour en faire le tour complet en VTT dans le sens horaire, en privilégiant tant que possible pistes et sentiers au détriment des routes. Aux dires de l’application de suivi GPS la boucle représentera au final 90 km et 700 mètres de dénivelée (sur-estimation ?) pour un temps passé sur le vélo de 4h20, et un temps total bien supérieur avec les pauses courses, pique-nique, baignade, photos, bar… Comme craint, la douleur se situera non pas sur les cuisses ou mollets mais sur les fesses au contact avec la selle !
Comme attendu, la partie la plus intéressante se situe sur les rives sud-est (cordon dunaire du Jaï) et ouest (de Martigues à Istres), où l’on pédale sur la plage et au-dessus des criques de coquillages et des eaux souvent caribéennes, un cadre idyllique pas souvent associé à l’étang de Berre ! Mention spéciale pour le sentier longeant la grande plage de Figuerolles et les monotraces descendant de Caderaou vers Massane, des parcours techniques et relativement longs sur terre et sous la pinède, le tout pile au-dessus de l’étang.
Plus à l’est le cadre s’avère évidemment moins enchanteur et sauvage, et la progression se fait le plus souvent sur routes, mais l’on trouve encore de chouettes portions comme la Petite Camargue au sud de Saint-Chamas, avec sa digue noyée sous les genêts à balais en fleurs – un vrai tunnel creusé dans les fleurs jaunes et parfumées – ou la réserve des Salins du Lion juste au nord de l’aéroport, avec ses bassins peuplés d’une riche faune avicole. J’appréhendais beaucoup cette section, mais les portions sur bitume se font soit sur route peu passante, soit - dans les quelques kilomètres sur D10 et D113 - sur route avec large accotement sécurisant le pédalage, soit sur pistes cyclables entre l’aéroport et le Jaï.
Quoi qu’il en soit, il conviendra d’y retourner pour un « grand tour » de l’étang de Berre évitant ces sections routières par le massif de la Fare, les plateaux du Grand Arbois et de Vitrolles et la chaîne de la Nerthe, avec pas mal de dénivelée et de kilomètres en plus, mais moins de bitume !
au départ sur la plage du Jaï, flamants (peu) roses côté Bolmon
sentier côtier entre Martigues (Touret de Vallier) et Figuerolles
sur l'immense plage de coquillages de Figuerolles
le beau monotrace descendant de Caderaou à Patorgue
sentiers côtiers entre Massane et Istres
la cascade du parc de la Poudrerie de Saint-Chamas
la digue de la Petite Camargue noyée sous les genêts en fleurs à Saint-Chamas
Retour sur cette calanque de la côte bleue, proche de l’Estaque et rapidement accessible en kayak depuis la mise à l’eau du Port de la Lave. Une crique de rochers enserrée entre des falaises inhabituellement hautes pour le coing, bordée d’une aiguille creusée d’une grotte, une fréquentation faible garantie par un accès pédestre et un débarquement compliqués (encore plus par mer agitée, qui nous même fera chavirer ce jour !) pourraient en faire une des plus belles calanques de la côte bleue, dommage que la proximité de la ville ait apporté son lot de nuisances : déchets et tags en nombre croissant chaque année.
La grotte abrite également un tombant petit et de faible profondeur (pas plus de 2 mètres) mais riche en vie marine fixée ou non : coralligène et éponges à profusion, limaces de mer, rascasses et spirographe entre autres souvent observé.e.s.
la jolie crique de l'Establon, mer agitée par vent de sud-est ce jour
poulpe tranquille qui prend la pose
sous les dévers de la grotte, spirographe et éponges
Voie l"intégrale de la glacière", 5 longueurs, équipement à compléter, 6b+ max
A mon sens 5c+/5c/5c/6b+/4c
Retour sur la falaise du Pic de Bertagne à l’extrémité occidentale de la montagne Sainte-Baume, une falaise découverte en 2015 en gravissant la classique partiellement équipée du « jardin suspendu ». La voie du jour – « l’intégrale de la glacière » - s’avère mieux équipée, même si les première, seconde et cinquième longueurs demandent un petit jeu de friends pour ne pas rendre l’escalade exposée, et surtout encore plus belle. Le rocher gris y est compact comme rarement sur l’éperon de L3 et L4, et l’escalade soutenue et variée en dièdre, dalle, fissure ou petit dévers, avec une gestuelle et des placements tout en finesse.
On profite évidemment d’une ambiance montagne peu commune en Provence sur cette falaise de calcaire fichée à l’ouest de la crête sommitale de la Sainte-Baume, en position dominante 1000 mètres au-dessus du vallon de Saint-Pons, avec au loin la mer qui brille derrière Notre-Dame-de-la-Garde. Vers le sud, nonobstant la pustule de béton du circuit du Castellet, le regard se perd dans un paysage où pinèdes et barres de calcaire se succèdent sans stigmates ou presque laissés par l’homme, une impression de wilderness rare autour de Marseille, à laquelle les 4 gros vautours qui nous frôleront presque au relais suspendu du bas de la quatrième longueur ne sont sûrement pas étrangers !
après une petite heure d'approche au départ de Plan d'Aups, la falaise se dévoile avec ses première et quatrième longueurs
L1 devant la falaise du Défens
L2, à droite l'éperon de L3 et L4
au relais sommital de L1
L3 et sa belle rampe fissurée
vue vers les 4 vautours qui nous ont "sous-volé" quelques mètres sous les chaussons quelques secondes plus tôt
au départ de L4, une fissure à Dulfer qui devient peu franche sur le haut
L5 sur l'arête
L6 optionnelle sur le fil de l'éperon
vue du sommet de Bertagne, vers Marseille, les dents de Roque Forcade et le Pilon du Roi
Retour sur cette plage actuellement très agréable, avec ses 3 km de cordon dunaire sauvage, fleuri côté Bolmon, le long d’un étang aux eaux chaudes et encore cristallines, avec peu d’algues vertes… mais beaucoup de palourdes qui se ramassent par poignées entières à faible profondeur dans le sable.
sur les 3 kilomètres de plage bondée
syngnathe capturé pour la photo (au téléphone) puis relâché
"Bientôt dans vos kiosques" un article sur le ski autour d’Andalsnes, tiré des sessions de ski locales de mars 2022 :
Envie d’une parenthèse dans le quotidien parfois un peu étriqué du métro/boulot/dodo ? Pas envie de retrouver votre voisin de palier en voisin de serviette dans un club de vacances exotique aux allures de camp fortifié, ou de vous enfermer à Sarcelles-sur-Neige pour y prendre le métro alpin ?
Pour assouvir vos fantasmes de sea, snow and sun, allez donc plutôt mettre le cap sur la côte norvégienne, là où trace de montée aux allures de piste de ski de fond et combe de descente plus bosselée que la piste rouge des chamois à SuperTruc-les-Alpes ne seront plus qu’un lointain souvenir (mais vous serez peut-être plus gâté en snow qu’en sun…) !
Première journée de kayak de plongée et de kayak de mer…sur l’Etang de Berre, à l’inertie thermique faible vu sa faible profondeur (moins de 10 mètres) et donc à température déjà confortable (22°C au « large », beaucoup plus près du rivage à faible profondeur).
On profitera du meilleur de l’étang, les criques de coquillage blanc de Monteau, blotties sous les pins et les falaises de marnes et molasses de la rive ouest, accessibles uniquement en bateau, et la plage du Jaï, ses eaux cristallines (à la différence des eaux déjà vertes de Monteau) et richement dotées en palourdes. Malgré le braconnage quotidien et parfois massif dont je suis témoin durant certaines de mes pauses méridiennes, les fonds de faible profondeur de la plage cachent (mal) un important stock de palourdes, réduit à néant en 2018 par la crise anoxique de l’étang mais qui s’est vite renouvelé ! On en profitera jusqu’au quota autorisé, 2 kg/jour/personne (https://etangdeberre.org/vivre/peche/reglementation/), avec donc au menu pas mal de spaghetti alle vongole les prochains mois !
les criques de Monteau sous les falaises de marnes et molasses
Combinaison des voies "la calanque", "les 3 oeufs de la mouette inquiète" et "le pilier de l'erreur"
voie "la calanque", 4 longueurs, équipé, 5c max
5b/5b/5a/5c(1pas)
voie "les 3 oeufs de la mouette inquiète", 3 longueurs, équipé, 6a+ max
6a+/5c+/6a (1 pas)
voie "le pilier de l'erreur", 3 longueurs, équipé, 6b max
5a/6a+(soutenu)/6b (2 pas)
Retour sur Castelvieil, sa péninsule de calcaire blanc qui s’avance dans le golfe de Cassis et son duo de falaises nord-est et sud-ouest, nord-est au-dessus des eaux bleu azur, intense ou turquoise de la calanque d’En Vau et sud-ouest face aux calanques orientales, au-dessus d’eaux profondes où j’ai déjà pu observer rorqual et poisson-lune. C’est sans doute mon secteur préféré des calanques, et il me tardait d’y retourner avant que les températures trop élevées n’interdisent son accès aux grimpeurs.
La combinaison du jour, des voies de « la calanque » à celle du « pilier de l’erreur » en passant par « les 3 œufs de la mouette inquiète », offre une escalade panoramique donc, mais aussi variée et dans un crescendo de difficultés, des longueurs de petit 5 bien équipées de la calanque aux 2 longueurs soutenues de sortie, mention spéciale à la fissure-dièdre ronde de la première longueur du pilier de l’erreur, où placements, oppositions et renfougnes sont de rigueur !
le parcours du jour, en VTT, marche et escalade, vu la veille depuis l'avion Rome-Marseille !
rue fétide en fleurs
L2 de "la calanque"
L3 de "la calanque"
L4 de la calanque"
dans les rappels de "rêve de pierre"
la traversée à fleur d'eau avant le départ des "3 oeufs de la mouette inquiète"
sortie de L1 des "3 oeufs de la mouette inquiète"
lavatère au beau relais sommital de L1 des "3 oeufs de la mouette inquiète"
L2 et son arche dans les "3 oeufs de la mouette inquiète"
L3 des "3 oeufs de la mouette inquiète"
L1 du "pilier de l'erreur"
la fissure-dièdre délicate et soutenue de L2 du "pilier de l'erreur"
Quelques vues des vols Marseille-Rome et Rome-Marseille des 9 et 13 mai, des côtes provençales aux montagnes corses, des montagnes provençales aux côtes corses.
le plateau de Vitrolles
la crête est-ouest de la Sainte-Baume, à gauche le versant nord et sa forêt primaire humide, à droite le versant sud déjà sec
la péninsule de Saint-Tropez, caps Lardier, Taillat et Camarat de la gauche vers la droite
le Cap Corse
le chaînon du Cinto au centre derrière l'Ile-Rousse à gauche
l'île de Port-Cros derrière le Cap Bénat
la presqu'île de Giens, Porquerolles à gauche
le Mont Faron, Toulon et la presqu'île de Saint-Mandrier
Sommet de l'Etoile depuis Ensuès-la-Redonne en VTT, par les pistes et monotraces autant que se peut...
Une jolie balade à la (grosse) demi-journée mais au bilan carbone nul, entre la côte bleue et le massif de l'Etoile, en optimisant le parcours pour qu'il privilégie pistes et singles par rapport aux routes bitumées ou pire passantes. Au final environ 70 km et 1500 mètres de dénivelée sur un itinéraire beaucoup plus vallonné qu'imaginé, et pas uniquement dans la montée de l'Etoile ! La section comprise entre l'A55 et l'A51, vers le quartier de La Gavotte, s'avère évidemment la plus urbanisée et la moins intéressante, mais peut se traverser par des routes peu passantes (la route de la carrière Lafarge - officiellement interdite - constitue une bonne alternative en dehors de ses heures d'ouverture). Plus à l'est, vers Castors Isabella, la route suivie par le GR 2013 permet de rejoindre avec un trafic faible également la D6 puis (enfin !) les versants nord de l'Etoile et leurs entrelacs de pistes interdites à la circulation automobile.
le canyon sec versant nord de l'Etoile, juste au-dessus du Château de Gui, un joli encaissement doté de couennes équipées
vue du sommet de l'Etoile sur la rade de Marseille, avant le très beau single de la crête nord-ouest
vue vers le point de départ du jour, peu ou prou au niveau de la tache de soleil sur la mer à gauche